Nous soussigné.exs, personnalités politiques, professeur.exs, partis, professionnel.lexs de l’animation socio-culturelle, associations et mouvements sociaux, soutenons pleinement une animation socio-culturelle lausannoise faite pour mais surtout par les habitant.exs des quartiers, exigeant une vraie politique de participation citoyenne basée sur des principes de confiance plutôt que sur un discours creux et des barrières administratives excluantes.
Oui à des valeurs fortes pour une politique de quartier à la hauteur des enjeux sociaux.
Nous insistons sur le fait que l’animation socio-culturelle doit laisser une certaine part de liberté aux gens pour que puissent émerger des projets à l’image de celles et ceux qui vivent à Lausanne. La diversité des projets, mais surtout des approches, des profils et des valeurs doit être au cœur des préoccupations d’une ville ouverte et inclusive. C’est pourquoi, nous soutenons l’investissement bénévole depuis plusieurs années de l’association La Valencienne sur le lieu du même nom. Nous demandons à la Ville de Lausanne d’offrir des conditions respectueuses de l’engagement et du caractère singulier de la démarche de cette association pour qu’elle puisse poursuivre son engagement dans les années à venir. Ces conditions doivent faire partie d’une convention et permettre aux membres de cette association de pouvoir disposer librement des infrastructures (cabanon, lieu de stockage, wc, électricité, eau) afin de pouvoir y mener pleinement leurs activités quotidiennes (incluant l’entretien du site) et organiser régulièrement des événements de quartier dans le respect du voisinage.
Non aux tentatives d’éviction et de division.
Nous soutenons l’idée défendue par l’association La Valencienne de “co-habitation” sur le site selon des principes simples de tolérance et de respect. A cet égard, nous dénonçons les manœuvres de la Ville qui tendent à diviser plutôt que réunir les différents groupes qui souhaitent faire vivre la Valencienne. Nous dénonçons également le manque de courage de la Municipalité qui décide d’évincer des habitant.exs du quartier, et ainsi de faire sciemment disparaître le caractère autogéré du lieu, le rendant parfaitement assimilable aux lieux de consommation et de loisirs classiques qui envahissent la ville et participent à de lourdes tendances néo-libérales: marchandisation de l’espace public, gentrification des quartiers, administration bureaucratique des vies. A rebours de cette vision, nous exprimons le souhait de voir à Lausanne plus de lieux comme La Valencienne où l’auto-organisation est au coeur d’une dynamique vivante et collective de quartier. Nous demandons à ce que ces principes soient inscrits clairement dans la politique municipale et appliqués notamment par le Service Enfance, Jeunesse et Quartier.
Plus largement, nous appuyons les revendications faites récemment par l’association de la Valencienne.”
Les revendications de la Valencienne sont les suivantes:
nous demandons l’établissement d’un contrat de prêt à usage (sans loyer) pour l’année 2024 entière (du 1er janvier 2024 au 31 décembre 2024); dans le cas où les charges nous sont facturées dès 2024, nous demandons à pouvoir maîtriser pleinement notre consommation d’électricité et d’eau, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui (robinet en libre accès, minuterie de l’éclairage,…);
nous demandons de récupérer les clés des bâtiments dès octobre 2023, afin de pouvoir effectuer les rangements nécessaires pour l’hivernage et organiser quelques événements avant 2024 (fête d’automne/des lanternes, noël,…);
nous demandons des réponses officielles et des avancées concrètes de la part de votre Service sur les dossiers du Poulailler et du Four à pain;
nous demandons que cessent - sauf cas d’urgence - les interventions des Services de la Ville (Logements et Gérance, Police,..) sans nous avertir;
nous demandons un soutien public à notre collectif et au projet que nous portons, ouvert et autogéré;
nous demandons un positionnement clair de votre part à l’égard des divers agissements malhonnêtes de vos collaborateurs que nous dénonçons: mensonges, tentative de division, rétention d’informations, etc. ainsi que l’organisation d’une séance de médiation avec les employés de votre Service;
nous demandons l’abandon du système de location du cabanon tel qu’il existe encore aujourd’hui, système qui a largement démontré ses limites;
nous demandons à ce qu’aucun appel à projet, ni reprise de la buvette par un gérant (privé ou de la Ville) ne soit organisé pour 2024, ni toute autre manœuvre qui participerait d’un processus plus large de marchandisation de l’espace public.
Ceci est un appel conjoint à préserver la dimension autogérée de la Valencienne, et plus largement à encourager de telles démarches dans la ville de Lausanne.
Note (09.11.2023) : Itopie Lausanne a retiré de l’appel ci-dessus les noms propres qui y figuraient, sur demande de la Ville. Nous avons appris qu’une réponse avait été donnée par celle-ci aux différentes revendications. Réponse jugée insuffisante par la Valencienne.
L’image utilisée ici de la Valencienne a été prise sur Le Courrier.